II
Pendant qu’Izzi parlait à sa femme dans une autre pièce, Mérenptah en profita pour examiner l’endroit. Il se trouvait dans un tout petit salon, sans fenêtres, mais heureusement muni d’un puits de lumière rectangulaire. Par ce trou grossièrement taillé dans le plafond, il lui était possible de voir la lune et les étoiles.
« Cette maison doit être particulièrement humide à la saison des pluies, se dit-il en observant les constellations. C’est néanmoins charmant de vivre sans toit et de pouvoir observer chaque nuit ce magnifique spectacle. »
Autour du pharaon, il y avait encore quelques coussins, un grand tapis de laine, une étagère à vaisselle, trois pots d’argile et une table de bois. Habitué à plus de faste, il sourit en pensant que seulement deux meubles composaient le mobilier de la pièce. Cette demeure n’avait rien à voir avec le palais luxueux de Memphis et n’arrivait même pas à la cheville des humbles quartiers de la moins importante de ses servantes. Mais, malgré la simplicité et la pauvreté de cette maison, Mérenptah s’y sentit beaucoup plus à l’aise que chez lui. Cette petite pièce avait quelque chose de rassurant et de confortable.
— Je vous en prie, fit Izzi, enfin de retour, faites comme chez vous. Ma demeure est modeste, mais elle est à vous… Prenez aussi ce coussin, il est très confortable. Nous aurons bientôt du thé et des petits gâteaux ! Vous verrez, ce sont les meilleurs de toute l’Égypte ! Ma femme cuisine très bien.
— Merci de m’accueillir, dit Mérenptah, reconnaissant. Tu es un homme bien, Izzi…
— Oh ! ne dites pas cela, Pharaon… N’importe qui aurait fait la même chose pour vous.
— Je ne crois pas, Izzi… mais enfin, je me sens bien chez toi, voilà l’important.
— Tout le plaisir est pour moi. C’est un honneur, une bénédiction.
La femme d’Izzi fit discrètement son entrée dans le salon et posa soigneusement une théière sur la table, ainsi qu’une lampe à huile afin d’éclairer un peu mieux la pièce. Curieuse, elle jeta un coup d’œil furtif à l’invité de son mari, mais elle ne reconnut pas du tout le pharaon. Son visage lui disait bien quelque chose, son long nez aquilin aussi, mais… Les yeux perçants de l’homme et ses traits fins ne firent que piquer sa curiosité.
— Je peux vous servir du thé ? proposa-t-elle en l’observant d’un peu plus près. Votre visage me dit quelque chose… Peut-être vous ai-je déjà rencontré au marché ?
— S’il vous plaît, accepta poliment Mérenptah en lui présentant sa tasse. Je ne crois pas, je ne vais jamais au marché…
— Il y a aussi des galettes, mais votre femme en fait sûrement de meilleures.
Le pharaon sourit devant l’indiscrétion de la question. Il accepta volontiers la pâtisserie, la porta à sa bouche et poussa une exclamation de satisfaction. Le sculpteur n’avait pas menti, sa femme était effectivement une excellente cuisinière. Comme Izzi allait s’interposer et demander à son épouse de les laisser seuls, Mérenptah l’en empêcha d’un geste et répondit :
— J’ai plusieurs femmes, mais aucune n’a votre talent pour la cuisine… ni votre hospitalité, d’ailleurs. Ces gâteaux à la figue sont une pure merveille !
— Merci bien, mais ce n’est rien, fit Bithiah, enchantée. Je tiens la recette de ma grand-mère.
— Il vaudrait peut-être mieux laisser notre invité se reposer, fit Izzi, visiblement mal à l’aise. Installons-le pour la nuit et…
— Alors…, enchaîna la femme sans s’occuper des derniers mots de son mari, je comprends qu’avec toutes ces femmes, vous êtes un peu comme notre nouveau pharaon. On dit de lui qu’il se prélasse au lit toute la journée avec ses concubines…
— Ah ! vraiment ? s’étonna Mérenptah, très intéressé par le sujet. Je ne savais pas qu’on avait si piètre opinion de lui !
— Femme, je t’en prie, tais-toi ! lança Izzi qui commençait à suer à grosses gouttes. Je crois qu’il est temps d’aller nous coucher, et notre invité a eu une dure journée…
— Non, ça va très bien, mon ami, l’interrompit le pharaon, laisse-la parler… Je veux savoir ce que les gens disent et ce qu’ils pensent du fils de Ramsès II.
— Manifestement, vous n’êtes pas de Memphis, continua l’épouse d’Izzi, motivée par l’intérêt soutenu de l’invité. Pour tout vous dire, j’en aurais sûrement pour la nuit à vous faire la narration de ses frasques et à vous parler de son incompétence.
— En effet, je ne suis pas d’ici…, mentit Mérenptah. J’ai été longtemps architecte chez les Nubiens, j’arrive à peine d’un long voyage.
Ce fut à ce moment que l’épouse d’Izzi comprit subitement l’importance de cette rencontre pour son mari sculpteur de pierre. Cet homme qui buvait lentement le thé était donc un important architecte capable de fournir du travail à son époux ! Voilà pourquoi Izzi tenait autant à l’héberger !
— En fait, continua la femme dans l’espoir d’être agréable, le nouveau pharaon n’a pas du tout la trempe de son père et le peuple est inquiet. Ramsès II était solide comme le roc, alors que lui, il a à peine la force d’un roseau. Dans les rues, on ne parle que de ses poèmes de jeunesse, fort mauvais d’ailleurs, et je connais des familles entières qui croient que ce pharaon est le maillon faible de la dynastie. Ce n’est pas un artiste qu’il faut pour diriger l’Égypte, mais un vrai souverain ! Un meneur, quoi !
Tout près d’eux, Izzi avait cessé de respirer. Le sculpteur se demandait s’il finirait ses jours pendu, écorché vif ou simplement lapidé.
— Oui… je m’en doutais…, murmura le pharaon, dépité. Mais c’est une chose de le penser et une autre de l’entendre dire. C’est tout ce qu’on dit de lui ?
Izzi eut une bouffée de chaleur qui faillit bien le consumer sur place. Il voulut parler, mais n’y parvint pas. Sa bouche était trop sèche et ses mâchoires, trop crispées.
— Ah ça, monsieur l’architecte, ce n’est que le début ! enchaîna promptement Bithiah. Tout le monde sait que Mérenptah n’a aucun talent pour la guerre, ni même pour la gouvernance de son propre palais. Je vous l’ai dit, c’est un poète qui aime mieux se balader dans ses jardins, profiter du charme des femmes et prendre des bains dans le Nil, que de seconder ses généraux. Je veux bien croire que des héritiers de Ramsès II, Mérenptah était le dernier en lice pour s’asseoir sur le trône, mais chacun sait qu’il y a des conséquences fâcheuses à remplacer du miel par des orties…
— Oui… je vois, répondit calmement Mérenptah. Ce pharaon-là n’a pas l’envergure pour remplacer son père. Ramsès II était si… si grand et si droit… je l’admirais tellement. Même à l’âge adulte, j’avais l’impression d’être encore un enfant à ses côtés… Non, c’est faux… je VOULAIS être encore son enfant. J’aurais aimé qu’il me prenne encore dans ses bras pour me serrer contre sa poitrine. Je désirais plus que tout entendre son cœur battre contre le mien et me sentir en sécurité dans la chaleur de sa tendresse. Cet homme avait un cœur si grand qu’il y portait tout son peuple… Oui, vous avez raison, il était le miel, et moi, je suis les orties.
— Ainsi, fit la femme, un peu déboussolée par la confession de l’architecte, vous avez connu Ramsès II personnellement ? Je ne savais pas qu’il entretenait des liens d’amitié avec ses… ses architectes.
Izzi avala d’un coup sa tasse de thé et serra les dents. Il était livide.
— Que se passe-t-il, Izzi ? lui demanda sa femme, un peu embarrassée. J’ai dit quelque chose que je n’aurais pas dû dire ?
L’impolitesse de Bithiah avait été telle que le couple finirait sûrement décapité sur la place publique. Le sculpteur se contenta de hausser les épaules en soupirant, mais il demeura muet.
— Je n’aurais pas dû vous demander si vous connaissiez le grand Ramsès II, c’est ça ? fit la femme en regardant son invité. Si j’ai été impolie, veuillez m’en excuser, mais je ne…
— Non, ce n’est pas cela, ne vous en faites pas…, répondit Mérenptah avec émotion. En effet, j’ai bien connu ce géant qu’était Ramsès II et, croyez-moi, je regrette cet homme autant que vous…
— Vous le connaissiez si bien, alors ?
— Oui, je l’ai bien connu, avoua finalement Mérenptah. Normal, car je suis son fils, madame… Je suis votre pharaon.
Bithiah afficha un sourire amusé et se retourna vers son mari pour voir s’il riait aussi de la plaisanterie. Mais devant la tête d’enterrement d’Izzi, elle eut tout à coup un doute. Était-ce vraiment le pharaon ? Non, c’était impossible ! Pour se rassurer, elle regarda de nouveau le visage de son invité. Le nez, les traits et la forme allongée du visage ne trompaient pas, il ressemblait effectivement au pharaon. Lorsqu’on y prêtait attention, cet homme lui ressemblait beaucoup. En fait, il lui ressemblait vraiment beaucoup. Tellement qu’on aurait dit le frère jumeau de Mérenptah.
— C’est bien… c’est bien vrai… vous…, balbutia-t-elle en esquissant un sourire forcé. Vous lui ressemblez comme… comme si… c’était vous… le… le…
— C’est bien moi.
Plus de doute, c’était bel et bien le pharaon en personne qui se trouvait dans le petit salon à boire le thé. C’était aussi à cet homme, son souverain, que Bithiah venait d’affirmer que le peuple ne croyait pas en lui, qu’il n’était pas fait pour le pouvoir, qu’il ne s’intéressait qu’aux femmes et que ses poèmes étaient, en plus, fort mauvais. Chacun des mots qu’elle venait de prononcer contre Mérenptah rejaillit à sa mémoire et ils commencèrent à s’entrechoquer telles des billes dans son esprit. La femme se mit alors à suer, puis à rire nerveusement, et finalement à trembler de tout son corps. Le visage inondé de larmes, elle se plaça à genoux devant le pharaon et implora son pardon en gémissant. De son côté, Izzi baissa la tête et se mit lui aussi à pleurer. L’homme et la femme pensaient être en train de vivre leurs dernières heures.
— Je vous en prie, dit Mérenptah, ému par tant de vulnérabilité, ne pleurez pas. Je ne suis pas contrarié, bien au contraire. Vous venez de me faire un cadeau précieux… Toi, Izzi, tu m’as sauvé la vie ce soir, et toi, charmante femme dont je ne connais pas encore le nom, tu m’as offert la vérité. Comment pourrais-je vous en vouloir ?
— Je me… je me nomme Bithiah… et je suis désolée… pour tout… Pardonnez-moi… je suis…
— Allons, ne pleure pas, charmante Bithiah…, la réconforta le pharaon, car tu as tout à fait raison, je ne sais rien faire dans la vie. Je n’ai pas l’âme d’un grand roi et je suis, effectivement, un mauvais poète ! Regarde-moi, je ne sais même pas me déguiser convenablement en berger. La preuve en est qu’Izzi m’a immédiatement reconnu, même avec cet accoutrement sur le dos. Aucun malheur ne vous arrivera… Ramsès II, mon père, vous aurait fait pendre pour moins que ça, mais heureusement, c’est moi maintenant qui gouverne !
Mérenptah se leva et prit Bithiah dans ses bras. La femme inonda son épaule de larmes et de sécrétions nasales. Lorsqu’elle comprit enfin qu’elle et son mari ne seraient pas punis pour ses indélicatesses, elle tomba dans les bras de son mari en poussant un soupir de soulagement.
— Si je peux me permettre, puis-je vous demander ce que vous faites ici, ô grand Pharaon, dans notre modeste demeure, si loin de votre palais ? s’enquit la femme avec des trémolos dans la voix.
— Disons simplement que j’ai quitté le confort de mon lit et de mes concubines, répondit Mérenptah avec un sourire malicieux, pour trouver des réponses à mes questions. Je voulais voir de mes yeux comment était la vie des gens ordinaires de Memphis. Je désirais aussi me divertir, mais par-dessus tout, j’avais besoin de savoir quelle vision le peuple avait de moi. Je sais maintenant que mes gens n’ont pas confiance en moi et que toute l’Égypte risque de s’effondrer si je n’arrive pas à m’imposer. Marcher dans les traces de mon père n’est pas une mince tâche… Je devrai trouver un moyen d’y parvenir.
Un lourd silence tomba sur la petite maison d’Izzi et de Bithiah. L’homme qui était devant eux avait tout à coup pris un visage plus humain. Dans ses yeux remplis de doute, le couple put voir le désir sincère qu’il avait d’apprendre le métier de pharaon et de triompher des épreuves.
— Vous savez, continua-t-il, philosophe, il faut plus que le titre de charpentier pour travailler correctement le bois. Aujourd’hui, je n’ai que le titre de souverain… Mais dis-moi, Bithiah, comment pourrais-je gagner un peu de lustre à tes yeux ? Comment un roi aussi peu apprécié que moi pourrait-il, selon toi, obtenir la confiance du peuple ?
— Je ne sais pas…, répondit la femme en essuyant ses yeux encore humides. Ramsès II a gagné l’admiration de l’Égypte en menant de grandes batailles, notamment contre les Hittites… Vous connaissez sûrement la bataille de Qadesh ?
— Oui, je la connais, par cœur même ! s’exclama le pharaon. Malheureusement, je n’ai aucune aptitude pour l’épée, la lance ou l’arc ! De plus, je sais à peine conduire un char de guerre et je ne supporte pas la vue du sang… Vous voyez bien, personne ne fera de moi un grand guerrier…
— Mais Pharaon, l’interrompit Izzi, de par votre naissance, vous êtes un dieu… Enfin, vous êtes de la grande lignée d’Osiris et d’Isis ! Et d’Amon aussi !
— Oui, en effet…
— Alors, réconfortez-vous en vous disant que les dieux, malgré tous leurs pouvoirs, ne savent pas tout faire ! Corrigez-moi si je me trompe, mais c’est Thot qui s’occupe de la science et de la médecine, alors que Toueris prend soin des femmes enceintes et favorise leur grossesse… Chaque dieu a une fonction précise, et c’est cela qui crée l’équilibre du monde. Comme eux, vous devez bien avoir un talent particulier, bien à vous, une force que personne ne connaît, qui vous distinguerait de Ramsès II, votre père, et vous rendrait unique ! Je crois qu’il suffit de trouver cette chose qui sommeille en vous…
— Tes paroles sont pleines de sagesse, mais surtout rassurantes…, fit le pharaon. Et toi, Izzi, comment as-tu découvert que tu avais du talent pour la sculpture ?
— Je l’ai toujours su, grand Mérenptah… Je sculpte depuis que je suis petit. Je vois des images au cœur de la pierre et je m’efforce simplement de les libérer.
— Moi, mon cher Izzi, je ne sais rien faire depuis que je suis tout petit ! rigola le pharaon. Je n’ai jamais fait la cuisine et je ne me suis jamais habillé moi-même. Je sais lire, écrire par contre… c’est tout ! Je ne monte même pas à cheval. Tu vois, les chevaux ont un sixième sens et ceux-ci sentent que j’ai peur d’eux, alors ils refusent de m’obéir. Dans ma jeunesse, tout ce que j’ai entrepris a lamentablement échoué et je ne supporte pas l’effort physique prolongé. Je suis un bon à rien, Izzi… un véritable bon à rien qui n’arrive même pas à faire pousser des fleurs convenablement. Imagine, je ne sais pas comment faire du thé ! C’est lamentable, non ? De plus, je suis toujours ambivalent sur tout, je n’arrive tout simplement pas à prendre une décision… Je doute de moi, des autres…
— Je soupçonnais cette caractéristique chez vous…, lui confia Izzi. Lorsque j’ai travaillé dans vos appartements au palais, vous m’avez fait reprendre quatre fois les moulures de votre plafond. Vous n’arriviez pas à vous décider. C’est finalement une de vos servantes qui vous a convaincu d’adopter un style plus épuré…
— Tu vois comme je suis, Izzi ! Et dis-toi bien que ce soir, si je n’avais pas vu ces truands qui en voulaient à mon argent, eh bien, nous serions encore dans la ruelle à discuter…
— Vous êtes dur avec vous-même, Pharaon, tenta-t-il pour le réconforter. Après tout, il vous a fallu beaucoup de courage pour prendre la décision de quitter le palais et venir à la rencontre de votre peuple. Ce ne sont pas tous les souverains qui auraient mené à terme un tel projet.
— Oui, mais je l’ai fait en désespoir de cause ! objecta Mérenptah. Je n’ai guère de mérite. J’étais en train d’étouffer dans mes immenses appartements alors qu’ici, dans cette petite pièce, je respire beaucoup mieux. C’est grâce à vous, à votre hospitalité, mais surtout grâce à ces magnifiques petits gâteaux à la figue !
— Servez-vous encore, fit Bithiah, honorée, je vous en prie…
Le pharaon étira le bras et en choisit un bien gros. Il l’avala en quelques bouchées, puis respira un bon coup, à la façon d’un homme libéré d’un poids sur les épaules. Il empoigna ensuite une des bourses qu’il avait cachées si maladroitement dans ses vêtements et la déposa sur la table.
— Prenez ceci, elle est à vous…
— Non, je ne veux pas, rouspéta le sculpteur. Je ne veux rien de vous… que votre respect, c’est tout ! Je ne vous ai pas aidé pour en tirer profit. Je suis un honnête travailleur et, croyez-moi, je…
— Je sais, Izzi ! le coupa le pharaon. Et c’est précisément pour cette raison que je te la donne. Si tu le permets, j’aimerais rester quelques jours ici, avec Bithiah et toi, pour réfléchir à mon avenir. Vos conseils sont précieux et votre présence, apaisante. Avec cet or, tu pourras facilement vivre quelques années sans te soucier de trouver du travail. Accepte ce modeste présent et, rassure-toi, je ne manquerai de rien, toute l’Égypte est à moi !
— Merci… merci beaucoup… vous êtes très généreux, le remercia la femme en lui baisant les mains.
Mérenptah termina son thé et mangea encore quelques gâteaux, puis demanda à ses hôtes de le laisser dormir sur les coussins du salon, à même le sol. Tout d’abord, le couple refusa, mais après quelques minutes de discussion, ils acceptèrent enfin. Izzi et Bithiah se retirèrent ensuite dans leur chambre.
Couché sur le dos, le pharaon regarda un long moment les étoiles par le trou du plafond. Maintenant que les chandelles de la pièce étaient éteintes, la voûte céleste semblait encore plus brillante.
« Si je ne peux être aussi étincelant que l’a été mon père, se dit-il, je dois trouver la lumière qui éblouira toute l’Égypte… À défaut d’être l’astre rayonnant vers lequel se tournent tous les regards, je serai celui qui gouverne dans l’ombre. Ce pays a besoin d’un nouveau héros qui saura l’inspirer… Mais où trouve-t-on ce type d’homme de nos jours ? Horus, entends-tu cette prière ? Guide-moi vers lui… »
Sur cette demande restant sans réponse, le pharaon ferma les yeux et glissa dans un profond sommeil.